Le Mâconnais Gabriel Siméon vit sa première campagne présidentielle en tant que militant d’Europe-Écologie Les-Verts. Le trentenaire qui soutient Yannick Jadot regrette le peu de place accordé au climat dans cette campagne. Par Benoit MONTAGGIONI (article et photo du JSL)

Gourde en inox à la main, dans le petit local Europe-Écologie Les-Verts de Mâcon, Gabriel Siméon jette un regard désolé sur les cartons remplis de tracts datant des dernières élections régionales : « Tout ce papier gaspillé, ça me fend le cœur… »

En cette fin de campagne présidentielle, le militant écologiste aura ainsi à cœur de glisser un maximum de tracts aux couleurs de Yannick Jadot dans les boîtes aux lettres ou dans les mains des passants. À 34 ans, c’est pourtant la première présidentielle que l’auteur et journaliste indépendant vit pleinement comme militant EELV.

C’est en fait en s’installant à Mâcon, peu de temps avant les dernières élections municipales, que le jeune homme a décidé de s’engager et de prendre sa carte chez les Verts.

Désormais élu (d’opposition) à Mâcon, Gabriel Siméon fait naturellement campagne pour Yannick Jadot : « Il a le programme qui va le plus loin, qui est le plus cohérent et le plus poussé sur l’écologie. »

Le climat : grand absent des débats

Mais le militant constate, dépité, que la question du climat est presque absente des débats. « C’est déprimant, d’autant plus qu’il s’agit d’un sujet grave qui va nous impacter dans quelques dizaines d’années mais qui suppose une action dès maintenant. Cette action, ça peut commencer par mettre un bulletin dans une urne. » Lui dénonce « une volonté claire chez certains candidats de passer ce sujet à la trappe. C’est presque criminel ! »

La fin du monde et la fin du mois

Mais le supporter de Jadot refuse de réduire le programme de son candidat à la seule question du dérèglement climatique. « Si on avait un candidat qui ne parlait que de climat et de biodiversité ça ne m’intéresserait pas. J’ai aussi envie qu’on me parle culture, éducation ou pouvoir d’achat. Et tout ça on le retrouve chez Yannick Jadot. » Le trentenaire n’hésite d’ailleurs pas à reprendre à son compte le slogan “fin du monde, fin du mois : même combat”. Il précise : « la logique de Yannick Jadot ce n’est pas d’augmenter le prix de l’essence pour empêcher les gens de prendre leur voiture. L’écologie c’est quelque chose qui peut être gagnant pour tout le monde. Quand on développe les énergies renouvelables, on créé des emplois. Quand on met 10 milliards pour isoler les logements , on fait faire des économies de chauffage aux gens. »

Et quand on demande à Gabriel Siméon de citer les mesures qui le séduisent le plus dans le programme du candidat EELV il cite le « ticket liberté climat » , un abonnement permettant aux jeunes de voyager de manière illimitée en transport en commun, train, vélo ou voiture en autopartage. Mais aussi : le SMIC à 1 500 euros.

Il refuse en revanche catégoriquement que l’on présente Jadot comme “Macron compatible”. « C’est complètement faux, il y a un monde entre les deux. Aujourd’hui, le combat se fait contre l’extrême droite et contre Macron. »

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